“Je ne regarde jamais en arrière !” Thierry Lhermitte

En 2008, Thierry Lhermitte était de retour sur les planches dans la pièce “Grand Écart” au Théâtre de la Madeleine. Nous avions rencontré un acteur aussi humble que populaire.

Le rendez-vous est donné un vendredi après-midi au Théâtre de la Madeleine, où il jouera “Grand Écart”. À deux semaines du premier lever de rideau, les répétitions s’enchaînent. Thierry Lhermitte me reçoit dans sa loge, à quelques pas de la scène. Discret et modeste, il se prête au jeu de l’interview, non sans humour, mais avec une certaine réserve…

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette pièce de théâtre ?

C’est une pièce magnifique, à la fois drôle,émouvante et surtout surprenante !

Et chez Tobi, le personnage que vous interprétez ?

C’est un personnage très haut en couleur. Il est chorégraphe et professeur de danse dans la prestigieuse école Julliard à New York. Sa carrière de danseur a été brisée par un accident. Il adore enseigner et vit désormais seul.Mais sa solitude est rompue par l’arrivée d’un couple venu l’interviewer. Ils sont en réalité là pour bien d’autres raisons…

Un danseur ? Vous esquissez donc des pas de danse sur scène ?

Non, dans la pièce il ne fait qu’en parler !

Il s’interroge aussi sur l’Art…

Oui, et il se rend compte qu’on peut s’accomplir totalement en transmettant une passion, en amenant les élèves à exprimer leur talent.

Votre carrière est très riche. Quel regard lui portez-vous ?

Vous savez, je ne regarde pas en arrière. J’ai les vertèbres fragiles (rires) !

Vous regardez donc vers l’avenir ?

Non plus ! J’ai la tête dans le guidon ! En réalité,je ne pose jamais ce genre de questions. Mon souci est de faire du mieux que je peux ce que l’on me propose et que j’accepte. Par exemple, j’ai tourné une série pour TF1, “Doc Martin” : le tournage a été intense.Ensuite, j’aime passer à autre chose. Dans cette pièce, c’est à nouveau beaucoup de travail, notamment sur le texte. Il faut creuser toujours plus…

Il y a trois ans, vous reveniez au théâtre pour la pièce « Biographie sans Antoinette » après près de 20 ans d’absence sur les planches. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l’on ne m’y proposait pas des choses intéressantes.

Et qu’est-ce que le théâtre apporte de plus ?

Ce que j’aime avant tout, c’est cet artisanat : nous sommes présents sur scène tous les soirs, nous travaillons le texte beaucoup plus qu’au cinéma ou à la télévision. Nous pouvons nous permettre aussi de faire des choses plus risquées, car le théâtre touche moins de monde et requiert moins d’argent. Le lien direct avec le public est très important.D’ailleurs, contrairement au cinéma, où la période entre le tournage et la projection est très longue, là, il y a une conséquence immédiate !

Tout cela est générateur de trac…

Oui ! D’ailleurs, j’ai toujours le trac. Malheureusement, cela ne s’arrange pas avec l’âge… À moins de deux semaines de la première, la pression commence à monter. Au théâtre, on se pose toujours la question : “Et si on devait jouer maintenant ?”. C’est toujours perfectible…

Votre carrière sur les planches est indissociable de la troupe du Splendid. Envisageriez-vous de remonter tous ensemble sur scène ?

Oui ça se pourrait,mais il n’y a pas d’obligation… En tout cas, ce serait un événement et surtout un grand plaisir ! Ce serait une comédie car c’est cela que nous avons tous en commun.

La troupe du splendid dans toute sa splendeur…

Vous êtes très discret sur votre vie privée et l’on vous voit rarement dans les magazines ou sur les plateaux de télévision en dehors des périodes de “promotion”.

Je ne le fais pas, c’est tout. Je n’aime pas m’exposer, parler d’autres choses que de mon travail…

Grand écart, de Stephen Belber. Mise en scène de Benoît Lavigne. Avec Thierry Lhermitte, Valérie Karsenti et François Feroleto. Au Théâtre de la Madeleine

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