Nous avons rencontré Michel Fugain en 2011. Voici le récit de notre entrevue.
À 70 printemps, Michel revient avec un nouvel album, « Bon an, mal an ». L’interprète de « Une belle histoire » livre un dernier opus où, pour la première fois, il a écrit et composé tous les titres.
Avant toutes choses arrêtons nous pour écouter un extrait de ce nouvel album :
C’est à la sortie d’Europe 1 que j’attends Michel Fugain, venu enregistrer une émission. Des admirateurs l’attendent. Après avoir posé pour les photos souvenir et signé les autographes, nous allons nous attabler dans un bistrot, où il se confie avec la générosité et le franc-parler qui le caractérisent.
Vous annoncez que cet album est le dernier. Allez-vous mettre un terme à votre carrière ?
Non ! Mais je n’ai plus envie de faire cette « figure imposée » qu’est un disque. Le métier a d’ailleurs beaucoup changé depuis le début de ma carrière. Aujourd’hui, les albums doivent s’enchaîner, à une vitesse qui dépasse les auditeurs ! Mais je veux continuer à faire des spectacles musicaux pendant au moins les dix années à venir.
Le disque est atypique : il est composé de quatre mini-albums, au rythme des quatre saisons. Pourquoi ?
Ce projet est né de la volonté de ne pas faire un album, dans le sens conventionnel du terme car il y en a énormément – trop – qui sortent chaque année. J’avais envie de faire un « EP » (le plus petit format de disque) avec cinq ou six chansons, un peu comme un photomaton d’un instant T. Finalement, pour des questions pratiques nous avons regroupé les quatre albums.
Pour la première fois vous êtes auteur-compositeur-interprète. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de vous lancer ?
Tout simplement parce que l’idée ne m’étais pas venue à l’esprit. Les quatre auteurs avec qui je travaille principalement depuis le début de ma carrière m’ont, au fil des ans, appris leur métier. J’avais envie de finir sur un opus, de concevoir ce projet dans sa globalité. Ce qui est génial c’est qu’à 70 ans, j’ai continué à apprendre des choses !
Durant cette année de travail intensif pour la création de l’album, vous avez pu compter sur le soutien de votre compagne, Sanda…
Oui, elle est ma première oreille, ma première lectrice, en qui j’ai une excessive confiance. Avec elle je suis en sécurité.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans la vie quotidienne et notre société. Dans l’une des chansons de l’album, je m’interroge sur les deux mômes de « Une belle histoire » : que feraient-ils aujourd’hui ? Ils seraient sûrement plus urbains, plus renfermés sur eux-mêmes. Je trouve que notre société est triste !
Vous vivez depuis plusieurs années en Corse : c’est un petit coin de paradis…
Oui, la Corse, je pourrais vous en parler pendant des heures ! Je vis en Balagne, qui est une région de vents. C’est un écrin splendide et un bonheur de tous les instants de vivre avec les Corses ! J’aime aussi cette liberté de pouvoir louer un bateau et partir en mer, ou aller en pleine nature sur le GR20. Cette année, je me suis imposé un défi : faire pousser un saule pleureur en Balagne ! Il a besoin de beaucoup d’eau, je l’ai donc installé près d’un puits et je veille attentivement à sa croissance !
Votre fille Marie est présente sur cet album : elle fait les chœurs dans la chanson « Rendez-vous ».
Oui, j’ai fait cette chanson car je suis interpellé par les pères qui ont rendez-vous avec leur grande fille, devenue femme. C’est une grande fierté et c’est aussi très émouvant !
Et quel grand-père êtes-vous ?
Pour mes petits-fils, je suis « Babou » et je considère avec fierté de voir qu’ils ont quelque chose de Corse en eux, alors qu’ils sont Franco-québécois par leurs parents !
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