Aujourd’hui loin des caméras, Bruno Masure n’en a pas perdu son sens politique et journalistique. L’ancien présentateur du 20H de TF1 estime que le nouveau titulaire du poste fait des choix contestables. Sa critique en image :
Chouchou des français lorsqu’il présentait le Journal de 20 heures, Bruno Masure, habite un pavillon du 12ème arrondissement. Il se consacre désormais à l’écriture. Connu pour ses remarques tranchées (Jean Pierre Pernaut, cyril Hanouna, …) lors d’interviews télévisés ou à la Radio comme sur France Bleu ou France Info, auteur du livre « La télé rend définitivement fou », l’ancien journaliste nous parle de sa nouvelle carrière.
LE 12ÈME : « UN HEUREUX HASARD »
Que devenait notre présentateur préféré du JT ? Nous sommes allés à sa rencontre il y a de ça quelques années. Pour Temps Libre, il raconte ses nombreux souvenirs, et nous dévoile ses projets.
Pourquoi avoir choisi le XIIe arrondissement ?
C’est un heureux hasard. Nous nous sommes installés dans ce pavillon en 1988. Nous cherchions un logement plus grand avec un jardin ou une terrasse. C’est ma femme qui a trouvé la maison alors encore en rénovation. J’en suis tout de suite tombé amoureux.
Quels sont vos coins préférés ?
J’ai vécu les 25 premières années de ma vie à Lille. Je ne suis pas vraiment parisien, mais je me suis attaché au quartier. J’aime beaucoup le parc de Bercy. Ce qui est formidable, c’est que ce parc, âgé de 7 ans, accueille des arbres qui en ont 100 ou 120. Je trouve le mélange très réussi. J’y vais de temps en temps pour bouquiner au bord de l’eau.
Que vous inspire le quartier de Bercy refait à neuf ?
Le quartier ne ressemblait pas du tout à ce qu’il est aujourd’hui. Je regrette de n’avoir pas pris de photos avant et après les transformations. Du point de vue des équipements on a vraiment beaucoup d’avantages. Nous avons un complexe de 20 salles de cinéma au Cour Saint-émilion. Moi qui suis un fan, je suis ravi et puis la cerise sur le gâteau, c’est la cinémathèque !
Vous avez présenté le JT pendant longtemps, puis vous avez un peu disparu. Que s’est-il passé ?
J’ai présenté le journal pendant 13 ans. En 1997, j’ai été remercié par France 2. J’avais fait un peu le tour de la question et lorsque l’on m’a mis sur le banc de touche, c’est vrai que je ne me suis pas accroché à mon siège. 22 ans de télévision, je me suis dit que c’était suffisant, j’avais envie d’autre chose.
Que vous a appris ce métier ?
Plus que la présentation c’est le métier de reporter politique que j’ai exercé de 1977 à 1984 qui m’a le plus apporté. J’ai suivi les bagarres internes du PS, la campagne de 1981, puis l’arrivée des socialistes au pouvoir. Mitterrand voyageait beaucoup et j’étais souvent dans ses valises.Nous avons vu des endroits qu’aucun touriste ne peut visiter comme le Palais Impérial au Japon. Au Maroc nous avons même voyagé dans le train personnel d’Hassan II dans le cadre d’un reportage pour Numedia.
Vous étiez très en vue à cette époque. Comment s’est passé votre retour à une vie plus anonyme ?
Ça ne me manque pas du tout. Le métier était très intéressant et très valorisant mais le côté vedette ne m’a jamais beaucoup plu. Quand je rentre dans un restaurant et que personne ne me reconnaît, je suis le plus content des hommes. Lorsqu’on est connu, on est invité dans toutes les soirées. Moi à chaque fois je me disais que j’avais raté la mienne.
Aujourd’hui quels sont vos projets ?
J’ai des projets Télé, mais rien n’est encore bouclé. Tout ce que je peux dire c’est que ce sera quelque chose de sérieux et un grand retour à mes premières amours, la politique. Je termine également un roman policier. C’est un polar assez original dans lequel je suis la victime et c’est mon ange gardien qui raconte ma mort et mon enterrement. C’est assez drôle en fait.
Comment imaginez vous votre avenir ?
Je veux continuer à écrire, pour l’instant c’est bien parti puisque j’en suis à mon onzième livre et ça marche plutôt bien. Mais dans le milieu de l’édition, on ne sait jamais. Il y a des bouquins qui ont tout pour marcher et qui ne se vendent jamais et inversement. On est jamais sûr. C’est comme pour la vie et c’est ce qui fait son charme. Propos recueillis par Priscillia Fattelay
Bruno Masure, l’écrivain
En plus d’être journaliste et chroniqueur, il est aussi écrivain. Pas à son premier coup d’essai, certains de ces ouvrages sont d’anthologie. C’est le cas pour “Comment se fait-ce ?”ou encore “Le petit livre de Bruno Masure”.
“Toujours drôle, même quand vous dîtes la vérité, Bruno ?” “Vous n’y pensez pas” aurait-il sans doute répondu à cette question…
Un livre sur les chats
Il y a quelques semaines, le journaliste de 67 ans, ancienne vedette du 20h a publié un livre sur… les chats ! Nous l’avons aussi interviewé sur ce sujet.
« Chats, je vous aime » dit il. Mais comment faire autrement que les aimer ?
Petite compilation des chats les plus attendrissants :
Écrire un livre sur les chats lorsque l’on est journaliste politique, c’est plutôt surprenant…
La demande est venue de mon éditeur qui savait que j’étais un fana de chats. J’ai tout de suite trouvé la démarche intéressante, d’autant que j’avais une bibliothèque très fournie sur la question… Mon but a été d’écrire un livre avec des points d’histoire, comme par exemple Jules César qui en avait peur, savoir pourquoi il est associé à la sorcellerie ou pourquoi on le jetait des beffrois au Moyen-Âge. Ca m’amusait de trouver 60 mots en lien avec les chats et de les expliquer à ma façon. C’est un exercice de style.
Vous revendiquez deux traits de caractère communs avec les chats : la liberté et l’indépendance. Y en a-til d’autres ?
J’adore dormir, faire des câlins… (rires). Il y a quelque chose de particulier avec les chats : ils manifestent leur affection quand ils le veulent, n’obéissent jamais, contrairement aux chiens que je trouve sans surprises. Les chats viennent seulement lorsqu’ils en ont envie : je me sens un peu comme eux.
Vous-même avez d’ailleurs une image de journaliste impertinent et avez marqué les mémoires en présentant le journal télévisé en charentaises. Etait-ce par provocation ?
Non, uniquement pour mon confort personnel ! Vous savez, pour préparer le journal, on est devant son bureau de 9h du matin à 9h du soir. Cette fois-là, je suis descendu avec sans m’en rendre compte ! Depuis, j’ai une belle collection de charentaises grâce aux nombreuses paires que les téléspectateurs m’ont envoyées. Certaines sont même brodées à mon nom !
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Je ne suis pas nostalgique : j’ai eu plus que ma part de gâteau. Mes meilleurs souvenirs télés sont ceux de journaliste politique. J’étais alors accroché aux pas de Mitterrand et j’ai donc vécu beaucoup de choses avant et après la présidentielle de 1981.
Ce ne sont pas vos 13 ans de présentation du journal télévisé ?
Le journal, c’est rigolo, valorisant, mais on est assis sur sa chaise toute la journée ! Le travail sur le terrain m’a beaucoup manqué. Je trouve aussi qu’il est important que d’autres est accès au gâteau car le danger est de vouloir trop s’empiffrer…
Aujourd’hui, quels liens gardez-vous avec le milieu du journalisme ?
Ma carrière est derrière moi, même si j’interviens parfois sur la chaîne parlementaire. Cet univers m’excite moins aujourd’hui : j’ai eu la chance de connaître cette période du journalisme un peu bohème, durant laquelle les diplômes n’étaient pas obligatoires. Aujourd’hui, je trouve que tout le monde est très sérieux, voire formaté. C’est aussi beaucoup plus dur pour les jeunes. Du coup, dans les rédactions, plus personne n’ose ouvrir sa gueule !
Et quelle est votre vie aujourd’hui ? Vous vous consacrez beaucoup à l’écriture…
Cela fait 23 ans que j’écris, j’ai toujours aimé ça. En effet, le journalisme télé est très frustrant de ce point de vue. J’ai dû écrire une quinzaine de livres très variés. Mon avant dernier livre « Les journalistes à la niche » me tient particulièrement à cœur : je raconte les relations compliquées entre journalistes et politiques. Aujourd’hui, écrire est mon vrai plaisir, je le fais à mon rythme.
Et quels sont vos projets ?
Un livre politique, une fiction. Mais je ne vous en dirai pas plus !
Et vos chats, dans tout ça ?
Là, voyez-vous, il y en a un qui dort sur l’édredon face à moi. Chacun a sa vie et c’est ça qui est sympa.
J’ai la chance d’habiter dans une petite maison à Paris, où mes chats peuvent se vanter d’être les rois du monde : ils ont un terrain de chasse extraordinaire !
Pouvez-vous clore cette interview par une phrase de votre cru, ainsi que vous aviez l’habitude de le faire à la fin de votre journal…
Vous me prenez au dépourvu ! (rires). Comme nous sommes bientôt la Saint Narcisse, je dirais « Bonne fête à moi-même et bonne fête à tout le monde ».
A travers 60 « chats-mots » teintés d’humour, Bruno Masure nous fait découvrir son amour pour les félins de compagnie.
De « charpardeur » à « Venise » en passant par « méditatif » ou « pipi », il élabore un répertoire des grandes qualités et des petits défauts de ses animaux fétiches.
Lui-même compagnon de plusieurs matous, aux noms parfois surprenants –Loana, Teigne, Pot-de-Colle-, il nous abreuve de petites anecdotes largement illustrées et nous fait découvrir l’histoire de ces animaux à travers les siècles.
“Chats je vous aime”, Bruno Masure. Editions Hugo & Cie. Prix : 19,95 €. Vendu avec une brosse et un jouet pour chat.
Biographie express de Bruno Masure
Bruno Masure est né le 14 octobre 1947.
Après une scolarité classique à Lille, il est licencié en lettres (spécialisation histoire) et en sciences économiques. Il poursuit ses études afin d’obtenir un diplôme d’études supérieures de sciences politiques à ‘Institut d’urbanisme de Paris. Il commence sa carrière dans le journal Le Monde, puis à la radio RMC et ensuite chez TF1. Dans les années 80, il devient grand reporter politique et est en charge du suivi de la campagne présidentielle (principalement François Mitterrand).
Il présente le 20 heures de TF1 de 1984 à 1987 en semaine et de 1987 à 1990 le week-end.
En 1990, il préfère quitter TF1 pour animer le 20 heures d’Antenne 2 pendant 7 ans.
A partir de 1999 et ce pendant 6 ans, il est chroniqueur auprès de Michel Drucker dans l’émission Vivement Dimanche.
Il intervient régulièrement dans Le Fou du roi aux côtés de Stéphane Bern et anime Impertinences sur La Chaîne Parlementaire.
Réputé pour son franc parler et son côté « direct », Bruno Masure n’hésite pas à exprimer son mécontentement ou critiquer les autres animateurs ou journalistes. Beaucoup en ont faits les frais :
- David Pujadas
- Jean Pierre Pernaud
- Claire Chazal
- Karine Le Marchand
- Jean-Pierre Elkabbach
- Roselyne Bachelot
- etc…
Actualité
La dernière actualité brulante concernant Bruno Masure date de mars 2017 et concerne un litige avec l’animateur T. Ardisson. En effet, Thierry Ardisson l’accuse de lui avoir envoyé des SMS d’insultes et de menaces, jours et nuits, durant des mois. L’animateur a révélé lors de l’émission Salut Les Terriens avoir découvert que c’était Bruno Masure en demandant à un de ses amis policier de rechercher le titulaire de la ligne téléphonique d’où provenaient ces fameux SMS injurieux.
Bruno Masure a dementi sur le blog de Jean Marc Morandini et le menace de poursuites judiciaires (http://www.jeanmarcmorandini.com/article-365813-exclu-bruno-masure-s-explique-sur-les-sms-envoyes-a-thierry-ardisson-et-le-menace-de-poursuites-judiciaires.html)
C’est ainsi que j’ai été blacklisté sur le groupe Lagardère .
Manifestement, l’ordre venait de haut ( ce n’est pas « corporate » de se moquer d’Elkkabach ou de Catherine Nay ).
Quelques temps après, l’invitation d’Ardisson a été brutalement annulée, sans aucune explication.
Entre temps, avait-on pris conscience que mon livre égratignait Bolloré et Canal ?Pour en avoir le coeur net, j’ai donc envoyé (vers le 25 Janvier) un SMS à Ardisson lui demandant – courtoisement!- les raisons de cette annulation et si c’était « son dernier mot »?
J’ai évidemment signé ce SMS puisque je faisais expressément référence à l’annulation de mon invitation à SLT !
Ses propos sur mes propos « anonymes » sont totalement mensongers. !Pas de réponse …
Deux ou trois relances = silence !
Son twitter officiel : https://twitter.com/brunomasure (@BrunoMasure)
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