Escapade à Luxor
Vu d’avion, Luxor nous apparaît comme une grosse bourgade bâtie dans un écrin de verdure, ondulant au gré des courbes du Nil et bordé à perte de vue par le désert. L’activité humaine s’est, depuis le néolithique, installée toute au long du Nil pour y former des villages. Par la volonté des différents pharaons, un de ces bourgs est devenu une des plus grandes villes antiques de l’époque et resté le saint des saints de l’Egypte ancienne : Luxor.
Luxor est une ville très animée d’où se dégage une certaine quiétude. La ville est coquette, bien fleurie et sa douceur vous invitera très vite à flâner le long du Nil, où les bateaux de croisière sont à quai. Très vite, pour éviter les sempiternels magasins touristiques, vous aurez envie de vous immerger dans les quartiers populaires. Là les faux papyrus et tous les autres souvenirs un peu gadgets n’ont plus leur place. Dans des rues étroites, pas toujours très carrossables, hommes, femmes et enfants parcourent le ’souk’ ou le ’bazar aux épices’ pour y faire leur emplettes quotidiennes. L’on y trouve de tout : légumes, fruits, poissons, viandes, petit électro ménager, tissus,… Les fruits et légumes sont examinés et soupesés ; les prix se discutent calmement, les billets changent de main… Bien sûr, vous serez sollicités, mais pas de façon agressive. Si un vendeur voit que vous êtes un acheteur potentiel, il aura plaisir à vous monter toute sa marchandise, à vous offrir une tasse de thé. N’oubliez pas les rues adjacentes ; dans certaines, les commerçants s’y regroupent selon leur activités. Il n’a pas ce que vous êtes venu chercher ? Lui ou un voisin va tenter de vous le dénicher. Les rues sont étroites, mais charrettes, vélos, motos, camionnettes y circulent tant bien que mal.
N’oubliez pas le guide
Tout le monde sera disponible pour vous renseigner, pour vous aider, mais n’oubliez pas le ’bakchich’, qui n’est rien d’autre que le pourboire de chez nous, pas obligatoire certes mais sollicité …et conseillé. Regardez cette animation, humez l’odeur des épices, savourez tranquillement. Luxor est une ville où l’on se sent en sécurité car aucune agression n’est à craindre. S’y promener, même en pleine nuit, ne vous fera pas monter l’adrénaline. Vous regretterez vite de quitter rues populaires, Mais il vous faudra revenir vers l’hôtel, par des avenues plus larges, fleuries et très animées. Là vous serez sollicités de toute part, par les racoleurs de devantures, les chauffeurs de taxi qui vont essayer d’attirer votre attention à coups de klaxon, par les conducteurs de calèches, les enfants (pour billet, un stylo, un bonbon) ! Tout cela reste bon enfant, mais il faut quand même user de sa patience. N’oubliez pas que tout se discute ; avant de prendre une calèche où taxi, le prix doit être fixé avec le chauffeur, sinon, vous risquez de payer quatre ou cinq fois le prix réel de la course.
Le Nil et ses merveilles
Pour éviter les grosses chaleurs de l’après-midi, il est préférable de commencer sa ballade en début de matinée. Les premiers cafés et magasins ouvrent, les premières calèches arrivent, les voitures ne circulent encore pas trop… Douceur de la température, parfum de jasmin, effluves de crottin frais : presque le bonheur ! Le soir, le Nil et ses belles couleurs, les gracieuses ’felouques’ d’un blanc éclatant et qui semblent le caresser, vous attireront comme autant d’aimants.
Histoire ancienne
Louxor est en équilibre entre le moderne et l’antiquité. Pour s’assurer de la complicité des dieux, pour affirmer sa gloire sur son peuple et sur ses ennemis, chaque pharaon a eu à cœur de construire des temples et des monuments grandioses au travers desquels leur puissance se devait de transparaître. A première vue, certains monuments pouvaient, pour des étrangers, ressembler à des fortifications militaires ; Louxor vient du mot arabe el-kousour signifiant : forteresse. La ville a l’avantage d’avoir en son sein le ’Temple de Louxor’, et à proximité immédiate le ’Temple de Karnak’. A quelques kilomètres, aux portes du désert, vous ne manquerez pas de visiter la nécropole de Thèbes, la vallée des Roi et celle des Reines. La majeure partie du Temple de Luxor date d’environ quatorze siècles avant J. C. et était dédié au dieu Amon, roi des dieux. Aménophis III en commença la construction, Ramsès II la termina. Depuis ce temple, lors de fêtes religieuses qui se déroulaient pendant la crue du Nil, vers la fin Août, et duraient un peu plus de quinze jours au milieu d’une liesse populaire, de chants et de danses sacrées, les prêtres célébraient des rites secrets permettant la fertilisation des terres. L’entrée du temple était autrefois précédée de deux obélisques de 25 ms de hauteur. Il n’en reste plus qu’une, l’autre ayant été offerte à la France en 1833 et érigée sur la place de la Concorde, à Paris, le 25 octobre 1836. Vous pourrez admirer deux colosses de granit (15 ms de haut sur un socle de 1,05 m) représentant le pharaon assis sur son trône, la statue de la reine Néfertari, la cour de Ramsès II et sa double rangée de colonnes à chapiteaux en forme d’ombrelle de papyrus fermée, les statues oriaques. Sur le côté nord-est, se trouve le ’reposoir des barques’ construit sous Thoutmôsis III et dédié à la triade sacrée Amon, Mout et Khonsou. Entreposées toute l’année dans ce temple, ces trois barques quittaient le temple sur les épaules des prêtres, étaient déposées sur le Niel et remontaient le courant jusqu’au reposoir de Louxor. Ce cérémonial faisait parti des rîtes de la fertilisation. Nous entrons dans la cour d’Aménophis II après avoir traversé une colonnade de 52 m de long.
Les environs
A environ trois kilomètres du Temple de Luxor, s’étend l’ensemble monumental du Temple de Karnak. Une allée bordée de plus de trente sphinx criocéphales vous mènera au pylône d’entrée. Plusieurs cours et temples honorent Amon, Mout, son épouse et Montou, le dieu de la guerre. Chacun de ces ensembles a été modifié dans le temps par les pharaons qui se sont succédés et qui ont voulu laisser leur marque. Vous y admirerez le plus vaste temple du monde à colonnes, de robustes colonnes à châpiteaux papyriformes, les colossales statues de Ramsès II et Ramsès III, le colosse de Pinedjem, les piliers d’Osiris supportant le portique dans la cour du Temple de Ramsès III. Vous ressentirez une incroyable émotion devant les jeux d’ombre et de lumière lorsque vous pénètrerez dans la salle hypostile, avec ses 102 m de large, ses 53 m de profondeur, ses 134 colonnes de 23 m de haut avec à leur sommet des chapiteaux papyriformes ouverts ayant une circonférence de 15 m environ. Une véritable forêt de colonnes gravées ou peintes de hiéroglyphes qui se sont bien conservées. Au détour d’une colonne, d’un mur, vous serez accueilli par Thoutmosis I, Thoutmosis III. Chaque pharaon a fait élever des obélisques. celle de Thoutmôsis I, en granit, mesure 23 M de haut et pèse 143 tonnes. Celle de la reine Hatshepsout est encore plus impressionnante : 30 m de hauteur pour un poids de 200 tonnes. Avant de terminer votre visite, vous bénéficierez d’un peu de fraîcheur avec le lac sacré du domaine d’Amon qui s’étend sur 120 m de long et 77 m de largeur. Autrefois entouré d’édifices, de magasins et des habitations des prêtres, ces derniers s’y purifiaient tous les matins avant de commencer les rites sacrés quotidiens. Enfin, un dernier chiffre : sous la XIX dynastie, 80.000 personnes travaillaient au temple d’Amon.
Des musées à visiter
Revenu en ville, le Musée de Louxor vaut un détour. La pièce la plus intéressante est le mur de Talatat qui est une reconstitution fidèle d’une paroi de 18 m provenant du temple d’Akhenaton à Karnak. De petites scènes représentent le travail des champs, l’artisanat, le pharaon et le reine Néfertiti adorant le soleil…. Parmi tous les objets exposés, vous y verrez la tête d’Hator, les traits d’Akhenaton, une statue de pierre de Thoutmôsis. Résultat de leur perception du soleil et de la crue annuelle du Nil, depuis les temps immémoriaux, les anciens égyptiens croyaient à la renaissance après la mort. Ils imaginaient le monde des morts sous la terre où Osiris habitait. Suivant leurs croyances, les anciens croyaient que la survie du corps était nécessaire ; ils le momifiaient donc, en l’évidant, en l’enveloppant avec du lin, et en le déposant ensuite dans de nombreux cercueils avant de le mettre dans la tombe. Le Musée de la momification retrace toutes ces étapes. Y sont exposés les différents outils médicaux permettant la préparation du corps, des jarres contenant les organes internes du décédé, les masques de momie, les objets qui entouraient le défunt en voyage pour l’éternité et tous les symboles de la renaissance. La momie de Masaharta, fils du roi Panedjem, grand prêtre et général d’armée (21ème dynastie), parfaitement conservée, est une des pièces majeures du musée. Rois et personnages importants ne partaient pas seuls pour l’éternité. Les égyptiens momifiaient aussi des animaux : patte de chèvre, singe, bélier, chat, poisson…
La vallée des rois
Sur l’autre rive du Nil, en prenant un taxi individuel ou collectif, vous vous devez d’aller visiter la vallée des rois et celle des reines. La Vallée des Rois a servi de nécropole royale de la XVIIIème à la XXème dynastie. Depuis plus de trois siècles, des ouvriers creusent et déblayent des milliers de tonnes de gravas afin d’offrir aux rois une vallée grandiose, à leur image. Vous pourrez visiter les tombes de qutre rois de la lignée des Ramsès, celles de Siti II, de Thoutmesis III et IV, de Siti I et II, d’Aménophis 2. Vous pourrez acheter des billets vous permettant la visite de plusieurs tombes. La plus célèbre est celle de Toutankhamon ; son droit d’entrée est le plus élevé aussi. Les tombes, directement creusées dans la roche ont à peu près toutes la même configuration : un long couloir, de une à trois chambres et la chambre funéraire contenant le sarcophage. La longueur totale des tombes peut aller de 30 m (pour Toutankhamon) à 190 m pour celle de Ramsès III. A l’intérieur, sont peints ou sculptés des textes initiatiques inspirés du livre de l’au-delà, les figurations des dieux et déesses, la complexité du monde caché.
Avant de quitter Louxor, n’hésitez pas à faire un survol des environs en montgolfière. A quelques centaines de mètres de hauteur, vous pourrez ainsi découvrir une vue d’ensemble du Nil et de ses cultures agricoles, des tombes et monuments antiques, l’ensemble enserré dans un écrin de sable et de pierre qu’est le désert.
Un voyage inoubliable en montgolfière
S’il fallait ne garder qu’un seul souvenir de Louxor ce serait le tour en montgolfière : Pour le côté un peu irréel, les images et les sensations hors normes. L’aventure commence à 5h30 à l’hôtel mais tout est minuté et organisé : un mini bus passe vous prendre à l’hôtel et vous mène à l’embarcadère du centre ville pour monter de suite à bord de petits bateaux qui font le passage d’une rive à l’autre du Nil. Un peu groggy, pas encore réveillés, frissonnants dans les brumes du petit matin, vous acceptés avec plaisir une boissons chaude et un gâteaux en écoutant les consignes de sécurité en anglais. Il règne une ambiance de conspirateur dans le bateau et on sent la tension d’un événement imminent et dont dépend une organisation minutée. D’ailleurs, dès la sortie du bateau, le transfert en mini bus vers l’aire de décollage ne traîne pas : pas question d’être en retard ! Tout çà, on le pressent est une histoire de vent et de levée du soleil… En général le vent souffle, propice, du Nord au Sud, ce qui permet un survol idéal de tous les sites et nous croisons tous les doigts pour que ce soit le cas.
On traverse quelques villages encore endormis et, l’aire de décollage, en fait un simple champ, nous dévoile des ballons en cours de gonflage. Une petite armée d’hommes pressés, organisés, travaillent ensemble et en cadence pour pousser, tirer, retenir des voiles, des cordages et puis vite nous aider à monter dans de grosses nacelles sous les ballons. Personnes ne parlent plus que nécessaire, seul le feu soufflant l’air chaud par vague bruyante siffle à nos oreilles et nous chauffe le haut du crâne. La respiration suspendue, on se dit qu’il est trop tard pour descendre mais la tension monte à chaque souffle qui rentre dans le ballon et tend la toile. On attend, la boule au ventre le moment où cette grosse bulle d’air chaud au dessus de nos têtes sera suffisamment tendue et décollera du sol cette nacelle où nous sommes une douzaine agrippée au bastingage.
Un silence absolu
Et hop ! C’est parti ! Deux secousses ridicules et nous nous envolons étrangement calmes dans le jour qui se lève. Tout semble en suspend ; le jour, le silence, l’air ! Le vent est notre ami et nous voguons dans le ciel, survolant la rive gauche du Nil. La sensation est incroyable, on retient son souffle pour mieux voir et mieux ressentir. En bas c’est la lisière entre les terres cultivées, si vertes le long du fleuve et le désert blanc au-delà. Le jour se lève petit à petit et la lumière ne cesse de danser, nous progressons au dessus du temple funéraire d’Hatshesout, le temple funéraire de Ramsès III, le temple de Seti I, le site de Malqata et tout semble magique. Nous naviguons de la vallée des Rois à la vallée des Reines dans une progression irréelle avec toujours en vue le Nil d’où monte une légère brume. Le Nil dont on voit bien qu’il est la vie de ce pays, matérialisée par cette coulée verte le long de ces flancs. On regarde les autres ballons évoluant lentement, leur couleur et l’ombre immense qu’ils déploient sur la Terre, leur incroyable déplacement lourd et lent ; si silencieux. On prend pleinement conscience du côté « divin » de cette nécropole royale, qui sous nos nacelles révèle l’esprit de cette rive du Nil dédié aux morts. L’aspect sacré nous saisi et ces morts nous touchent au-delà de la beauté de leur tombeau, car c’est toute la religion et la philosophie d’un grand peuple qui s’impose à nos cœur. Respect !
L’Egypte vue du ciel
Le soleil monte dans le ciel et nous survolons des villages, avec des petites cases rectangulaires faites de terre, des cours fermées aussi petites que les maisons d’où s’échappent des bruits de basse-cour, quelques bêlements, ahanements isolés. Des hommes et des femmes entreprennent leur quotidien alors que les enfants nous saluent de leur bras en hurlant. Leurs conditions de vie là encore semblent plus perceptibles vues du ciel ; la terre du Nil pour leur maison, l’eau du Nil pour la culture et leur bêtes et leur mode de vie communautaire, maisonnettes serrées les une contre les autres, partage de la mule, entraide et joyeuse discussion. La vie rurale dans son charme et sa rudesse !
L’heure dans le ciel s’achève et l’on suit les évolutions chaotiques de l’équipe à terre qui essaye de suivre la courbe descendante de nos ballons. Nous allons atterrir dans ce qui ressemble au désert mais se révèle plus on descend, un champs de pierre avec des trous et des bosses. L’inquiétude refait surface et on se prépare mentalement au choc. Erreur ; le sol se rapproche la clameur des hommes montent et comme pour le départ 2 minis raclement de sol et une armée d’homme empoigne les cordage, la nacelle alors que d’autres se jettent sur la toile pour la plier. Un combat s’engage entre ces hommes et cette grosse bulle d’air échouée et là encore c’est un spectacle, un combat difficile que ces hommes gagnent en arquant toutes leurs forces. Applaudissements, remises de diplômes et de cadeaux souvenirs et le trajet de retour se fait en un éclair pour vous ramener à votre hôtel à 8heure tapante pour le petit déjeuner. Quelle organisation parfaite ! Organisation parfaite pour voyage de rêve, à faire donc ABSOLUMENT !
Sheraton, escale de luxe
Le Sheraton de Luxor nous a accueillis très chaleureusement par l’intermédiaire de Maryam Mounir. Tout le personnel est très sympathique, souriant et naturellement attentionné, on se sent en sécurité, dans une atmosphère de calme et de sérénité, pas de cris, d’effervescence inutile.
L’hôtel est idéalement situé, à quelques pas du centre-ville et à seulement 11 km de l’aéroport, tout est simple et facile pour explorer les richesses historiques et les monuments antiques de la ville, le Nil et la campagne environnante, que ce soit à pied le long du Nil jusqu’au centre ville et son marché ou au musées, En felouque pour se rendre à l’îles aux bananes (charmant embarcadère dans l’hôtel) ou en taxi pour aller dans la vallée des rois et des reines.
Le Sheraton c’est 290 chambres et suites donnant sur le Nil ou les superbes jardins exotiques. Les piscines découvertes chauffées sont magnifiques, ma préférée, lovée dans la courbe du Nil vous permet des baignades dans un cadre idyllique.
Plusieurs restaurants, une terrasse splendide sur le Nil et un bar très cosy avec orchestre le soir, tout est fait pour le repos et la détente. Mariam, nous a spécialement gâtée et nous avons profité d’une suite sublimissime avec une vue sur le Nil hors du commun.
C’était un vrai appartement privatif avec une salle à manger, un salon, une chambre avec un lit de 180 de large, une salle de bain avec baignoire à remous, une terrasse gigantesque avec une vue incroyable sur le Nil.
La décoration, le bar et le panier de fruits où de douceurs dans les chambres, rien n’est laissé au hasard, tout est fait pour que l’on se sente au paradis. Et après une journée commencée à l’aurore, dans la chaleur et le sable des visites archéologique, un bain à remous est un délice, avant de profiter de la fraîcheur du soir, devant le coucher de soleil sur le Nil : sensation et spectacle inoubliable !
Merci de toutes ces attentions à Mariam qui nous a fait passer un séjour de rêve.
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