Ces retraités qui partent au soleil
Un retraité sur deux envisage de s’établir dans une autre région pour y prendre sa retraite*1. Si le Sud et l’Ouest de la France attirent particulièrement ces volontaires au départ, d’autres ont choisi des destinations plus lointaines.
Témoignages :
La retraite venue, Francine et Pierre, plus actifs que jamais, ont quitté la région parisienne pour les vertes montagnes pyrénéennes : “Sans regret ! Mais pas sur un coup de tête non plus”. Ils ont choisi les Pyrénées parce qu’ils “connaissaient des gens là-bas”. Pierre y a vécu jusqu’à ses 16 ans puis un jour, il s’est engagé dans la marine et il a fait le tour du monde. Francine est née à Montluçon dans l’Allier, puis à 12 ans, la famille emménage à Dijon. Tous les deux ont débarqué dans la capitale à 18 ans. “Paris, c’est bien quand on est jeune pour les sorties. Mais à 35 ans, ça commence à peser…”. De plus explique Pierre, “Francine voulait retourner en province…Elle avait l’habitude de la campagne”. Alors lorsqu’ils prennent leur retraite, l’occasion de partir est trop belle.
Plus heureux qu’avant
“Nous avons d’abord pensé à la Corse, mais finalement, après avoir vendu notre maison de Fontenay-les-Briis, nous avons mis le cap sur Héchettes, le petit village où se trouvait une vieille maison de famille. Nous avons dû la retaper. La cuisine et la salle de bain, c’était une grange… “. Du coup, ils sont très occupés, sans compter que Pierre cherche aussi des missions d’entretien en ascenseur. En tant que travailleur indépendant, il peut arrondir ses fins de mois, même retraité. De son côté, Francine “n’arrête pas”. Elle fait “partie de trois chorales et part, dès qu’elle peut, faire des balades solitaires en montagne”.
À la question “Pensez-vous revenir un jour ?” Pierre répond “non, nous sommes trop bien ici”. Je suis plus heureux qu’avant parce qu’on se voit plus avec Francine. Et je pense qu’elle aussi parce qu’elle a plus de temps pour elle”. Seule ombre au tableau, Francine voit moins certains de ses enfants. Mais Héchettes n’est qu’à 8 heures de Paris en voiture…
800 000 seniors tentés par l’appel du large
Même si l’immense majorité des Français (95% des plus de 50 ans) plébiscite encore la France pour y passer sa retraite, 4% d’entre eux, soit près de 800.000 seniors, (l’équivalent de la ville de Marseille) seraient tentés par “l’appel du large” une fois qu’ils n’auront plus à se rendre chaque matin au travail. C’est le cas de François, 59 ans, ancien cheminot à la retraite, installé depuis 3 ans à Tahiti. “Comme beaucoup de gens, je rêvais des îles dans les moments de blues et de ras-le-bol d’une société de plus en plus contraignante”. Mais de la pensée à là réalisation il y a un grand pas… Franchi suite au contrat de détachement de Liliane, sa compagne, à l’université de Polynésie pour quatre ans. “Cette nouvelle coïncidait avec mon départ en retraite. Avec les perspectives de cette nouvelle vie, je n’ai pas ressenti l’effet de rupture d’activité”, explique François. Il a fallu préparer les affaires et bien sûr prévenir tous les services administratifs (banques, impôts, Sncf, etc.). Après 24 heures de voyage, nous avons été accueilli par des vahinés. Elles nous ont offert une fleur de Tiaré en guise de bienvenue. Nous avions réservé une pension de famille pour les premiers jours… Ensuite, l’université nous a loué un appartement un mois le temps de trouver un logement que nous avons trouvé à Punauia à 18km de Papeete. Un faré, entouré d’un jardin avec cocotiers, bougainvilliers et tiarés… On l’a choisi à proximité d’une plage du lagon où l’on va à pied.”
Palmes et tuba
“La température de l’eau ne descend jamais en dessous de 26 degrés ! Il y a du corail et de jolis poissons ; nous allons toujours nager avec les palmes et le tuba pour admirer les fonds. Nous allons aussi à la salle de sports tenue par notre propriétaire, on fait un peu de vélo et de la randonnée avec un club, ce qui permet de rester en forme. Pour les activités culturelles, nous allons à Papeete et nous en profitons pour manger aux roulottes, une autre curiosité locale. Ma pension reste virée en France, et grâce à Internet (il y a quand même du bon dans le progrès), je peux faire des virements quand je veux sans souci et je téléphone aux enfants restés en France pour un euro de l’heure ! Il ne reste qu’un peu plus d’un an ici car, d’une part, le contrat de Liliane prend fin l’année prochaine, et d ’autre part on a fait un peu le tour de la région. Un inconvénient étant que pour visiter d’autres pays il faut faire au minimum 4000km (tout un budget). Nous serons contents de rentrer pour revoir la famille et voyager dans d’autres pays mais en touristes cette fois ! Tout du moins pour l’instant car peut-être que la nostalgie des mers chaudes et du soleil refera surface à un moment ou à un autre”.
Et ma pension de retraite ?
Si vous partez à l’étranger, vous continuerez à percevoir votre pension (seul le minimum vieillesse, est réservé aux résidents en France). Vous pourrez la recevoir sur votre compte bancaire en France ou, demander à ce qu’elle soit virée sur un compte ouvert dans votre nouveau pays. Mieux encore, si vous n’êtes plus fiscalement domicilié en France, la CSG et la CRDS (au taux de 6,7 % ou 4,3 % selon votre revenu) ne seront plus prélevés sur votre pension. Mais une cotisation de 2,8 % pourra être retenue à la source, en fonction des accords signés avec votre nouveau pays de résidence.*2 Pour plus d’informations, la maison des Français de l’étranger propose des dossiers complets sur chaque pays (vie quotidienne, formalités, impôts…) • Maison des Français de l’étranger :
Tél. : 01.43.17.60.79 ou www.mfe.org • Union des Français à l’étranger :
28, rue de Châteaudun, Paris 11. Tél. : 01.53.25.15.50 ou www.ufe.asso.fr
Pour en savoir plus sur comment gérer son départ en retraite à l’étranger nous vous invitons à regarder cette vidéo, qui complète nos dires :
*1 Sondage “Les régions où il fait bon passer sa retraite” réalisé par la TNS Sofres Notre Temps, mars 2006.
*2 Source : www.seniorscopie.fr, Art du 25 juin 2005 “Prendre sa retraite à l’étranger” par Anne-Laure Dujardin.
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